Triumph TR5 : L’icône rare de la sportive britannique à injection #
Origines et histoire du développement de la Triumph TR5 #
La Triumph TR5 prend racine dans le contexte effervescent de la fin des années 1960, période où la demande pour des roadsters dynamiques rivalise sur le marché européen. Dans la foulée du succès de la Triumph TR4, le constructeur britannique souhaite marquer une rupture technologique, misant sur l’introduction de l’injection mécanique pour se démarquer de la concurrence. Le lancement officiel a lieu le 29 août 1967 à Coventry, Royaume-Uni.
Durée de production extrêmement courte, soit 13 mois seulement, jusqu’au 19 septembre 1968. Ce choix se traduit par un tirage limité : 2 947 unités (dont 1 161 exemplaires pour le marché britannique en conduite à droite et 1 786 modèles en conduite à gauche, principalement pour la France, la Belgique et l’Allemagne). Comparativement, la TR250 destinée au marché nord-américain s’écoule à plus de 8 484 exemplaires sur la même période. Cette rareté, couplée à l’audace technologique, explique l’intérêt croissant porté à la TR5 aujourd’hui, alors que la transition vers la TR6 débute en septembre 1968 avec une orientation technique légèrement différente.
- Triumph Motor Company, Coventry : site historique de production
- Giovanni Michelotti, designer italien : influence directe sur le style TR4/TR5
- Production entre août 1967 et septembre 1968, durée record et chiffres de fabrication précis
- La TR5 est la première sportive britannique de série à injection mécanique
Tout savoir sur le moteur six cylindres et l’injection Lucas #
Le cœur de la Triumph TR5 réside dans son moteur six cylindres en ligne 2,5 litres (2498 cc). Doté d’une course de 95 mm et d’un alésage de 74,7 mm, il affiche un rapport volumétrique de 9,5:1 pour une puissance officielle de 150 bhp – un chiffre inédit pour la gamme Triumph et bien supérieur à celui de la TR250 exportée en Amérique du Nord (111 bhp avec les carburateurs Stromberg). La véritable avancée technique réside dans l’adoption de la Lucas Petrol Injection (PI) version Mark 2, une exclusivité pour le marché hors USA en raison des normes d’émissions strictes.
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L’injection mécanique Lucas, à la différence des carburateurs de la TR250, offre réactivité et couple, bien que le système présente des défis en maintenance (notamment usure des rondelles de butée du vilebrequin, fiabilité variable du pompe Lucas remplacée fréquemment par une Bosch moderne). Ce système complexe, rarement vu sur les roadsters de l’époque en dehors des productions de Maserati ou Jaguar, marque une rupture et suscite l’engouement chez les ingénieurs.
- Moteur six cylindres en ligne : 2,5 litres, 150 bhp, injection Lucas PI
- Transmission manuelle : boîte 4 vitesses, overdrive en option
- Différences avec TR250 : TR5 à injection, TR250 à carburateurs
- Points de vigilance mécaniques :
- Usure des rondelles de butée du vilebrequin
- Problèmes de pompe Lucas, fiabilité du système d’injection
- Rétrofit fréquent vers carburateurs lorsque l’injection devient trop complexe
Performances réelles et sensations de conduite #
La Triumph TR5 affiche des chiffres qui positionnent sa sportivité au sommet des standards de la fin des années 1960. Les essais contemporains (rédaction de Sports Car World, Cars & Car Conversions, Motor) placent son accélération de 0 à 50 mph entre 6,2 et 6,5 secondes, tandis que la vitesse de pointe oscille de 112 mph à 125 mph (180 à 201 km/h) selon les conditions et les publications. Ce tempérament dynamique, couplé à un châssis léger de 2210 lbs et une suspension indépendante, offre une maniabilité reconnue, jugée supérieure à de nombreux modèles concurrents, dont le Austin-Healey 3000.
En usage routier, nous ressentons immédiatement la montée en régime du six cylindres, la sonorité typiquement britannique et la linéarité de l’injection, plus vive que sur les versions TR250. Le freinage par disques à l’avant et une direction à crémaillère accentuent la précision du pilotage. Sur circuit ou lors de rallyes historiques, la TR5 se distingue par ses capacités d’accélération constante, bien que les conducteurs avertis surveillent de près le comportement du système d’injection Lucas dans les phases exigeantes.
- 0-50 mph : 6,2 à 6,5 secondes selon les publications
- Vitesse de pointe : entre 112 mph et 125 mph (180 à 201 km/h)
- Suspension indépendante, sensation précise et caractère sportif marqué
- Châssis bénéfique pour la maniabilité, performances élevées face aux concurrentes directes
Intérieur et finitions : spécificités des équipements de la TR5 #
L’habitacle de la Triumph TR5 reflète l’évolution du design Michelotti hérité de la TR4. On distingue la planche de bord rafraîchie avec apparition d’un rembourrage de sécurité et un agencement des cadrans repensé. Les panneaux de porte conservent une ligne épurée, tandis que les sièges tubulaires à armature métallique offrent un maintien correct pour un usage sportif, sans pour autant atteindre le confort des modèles alors haut de gamme.
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Les matériaux privilégiés sont le vinyle dans la majorité des modèles, avec des versions spécifiques en cuir pour certaines séries limitées. Les finitions évoluent aussi par l’ajout du Surrey Top en fibre de verre (option, particulièrement recherchée aujourd’hui), et des équipements tels que les roues à rayons, sur demande. Les détails d’insonorisation et les dispositifs liés à la sécurité restent cohérents avec le positionnement “sport” mais accessible de la gamme Triumph.
- Planche de bord sécurisée : rembourrage intégré
- Panneaux de porte : ligne épurée signature Michelotti
- Sièges tubulaires : armature métallique, maintien correct
- Matériaux principaux : vinyle, options cuir limitées
- Surrey Top : toit rigide/fibre de verre amovible, élément différenciateur
Points clés à inspecter avant achat et erreurs de restauration à éviter #
L’achat ou la restauration d’une Triumph TR5 requiert une attention méticuleuse sur certains points mécaniques et qualitatifs. Le système d’injection Lucas Mark 2, bien qu’innovant, apparaît comme fragile à l’usage et sujet à divers dysfonctionnements (pannes de pompe, irrégularités de débit). Un contrôle approfondi de ce composant s’impose, tout comme la vérification de l’état du vilebrequin, zone sensible à l’usure des rondelles de butée. La boîte de vitesses, souvent mal remise en état lors de restaurations, nécessite une inspection rigoureuse (synchros, surchauffes éventuelles).
Du côté carrosserie, la rareté des TR5 implique une vigilance accrue sur la conformité des éléments (Surrey Top d’origine, panneaux intérieurs, numéros de châssis). Les erreurs courantes lors de la restauration touchent le respect des spécifications moteur (certains modèles rétrofités avec des carburateurs perdent leur authenticité), la qualité des remontages électriques et le suivi des pièces spécifiques à l’injection. Nous conseillons de privilégier les interventions réalisées par des spécialistes de la marque (TSSC, Triumph Sports Six Club, Royaume-Uni), et de solliciter des rapports détaillés avant toute acquisition.
- Inspection du système d’injection Lucas PI : fonctionnement, pompes
- Contrôle du vilebrequin : usure, rondelles de butée
- Analyse de la boîte de vitesses : état des synchros, présence de surchauffe
- Vérification des éléments de carrosserie et conformité des pièces
- Erreur à éviter : rétrofit carburateurs sur modèle à injection d’origine
- Prioriser les restaurations réalisées par des spécialistes Triumph
Pourquoi la Triumph TR5 est si prisée des collectionneurs aujourd’hui #
Sur le marché international de la collection, la Triumph TR5 s’impose en 2025 comme l’un des modèles britanniques les plus cotés. Les statistiques révèlent une cote en hausse constante depuis 2018, portée par la rareté (moins de 3000 exemplaires produits), l’innovation du système d’injection et sa place singulière dans l’histoire Triumph. Les ventes aux enchères, telles que celles conduites par Bonhams ou RM Sotheby’s, signalent des écarts importants de prix entre les versions restaurées strictement d’origine et les modèles rétrofités.
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Les investissements sont motivés par la combinaison rare entre authenticité, innovation mécanique et esthétique classique. Les collectionneurs saluent la valeur patrimoniale, la faible disponibilité des pièces d’origine et le caractère international du modèle – les TR5 exportées en France, Belgique ou Allemagne sont particulièrement recherchées. L’engouement s’appuie aussi sur la reconnaissance du modèle dans les grands rassemblements comme le Goodwood Revival en Angleterre.
- Cote : hausse continue depuis 2018, forts écarts entre modèles d’origine et rétrofit
- Critère de rareté : moins de 3000 exemplaires, faible volume par rapport aux TR250/TR6
- Reconnaissance lors d’événements internationaux :
- Goodwood Revival (Royaume-Uni)
- Ventes chez Bonhams, RM Sotheby’s
- Investissement orienté vers authenticité, innovation, esthétique
Comparatif Triumph TR5 vs TR250 et TR6 : quelles différences fondamentales ? #
Il est essentiel de dissocier les caractéristiques techniques, mécaniques et esthétiques des Triumph TR5, TR250 et TR6 afin d’orienter votre choix selon vos priorités en tant qu’amateur ou pilote. Le tableau ci-dessous synthétise les différences majeures entre les trois modèles.
Modèle | Moteur | Système d’alimentation | Puissance | Production | Confort/Finitions | Prestige Historique |
---|---|---|---|---|---|---|
Triumph TR5 (1967-1968) | Six cylindres 2,5 L | Injection Lucas PI | 150 bhp (UK), 142 net | 2 947 unités | Surrey Top, sièges tubulaires, finition vinyle | Première britannique à injection, rareté extrême |
Triumph TR250 (1967-1968, export USA/Canada) | Six cylindres 2,5 L | Carburateurs Zenith-Stromberg | 104–111 bhp | 8 484 unités | Finitions plus simples, équipements optionnels US | Modèle nord-américain, réputé moins sportif |
Triumph TR6 (1968-1976) | Six cylindres 2,5 L | Injection (UK/Europe) ou carburateurs (USA) | 150 bhp (UK PI), 104 bhp (US) | env. 94 619 unités | Suspension modernisée, panneau de bord revisité | Distributeur Triumph après Michelotti, diffusion mondiale |
Les amateurs de rareté privilégient la TR5 pour son exclusivité et son injection Lucas, véritable prouesse britannique. Le choix des pièces détachées s’avère plus difficile pour la TR5 et la TR250 que pour la TR6, plus diffusée. En termes de confort, la TR6 gagne par ses ajustements modernes et sa production étalée sur près de dix ans. Toutefois, l’expérience de conduite la plus pure et la valeur historique la plus affirmée se retrouvent dans la TR5, souvent ménagée lors des restaurations pour préserver son authenticité.
Plan de l'article
- Triumph TR5 : L’icône rare de la sportive britannique à injection
- Origines et histoire du développement de la Triumph TR5
- Tout savoir sur le moteur six cylindres et l’injection Lucas
- Performances réelles et sensations de conduite
- Intérieur et finitions : spécificités des équipements de la TR5
- Points clés à inspecter avant achat et erreurs de restauration à éviter
- Pourquoi la Triumph TR5 est si prisée des collectionneurs aujourd’hui
- Comparatif Triumph TR5 vs TR250 et TR6 : quelles différences fondamentales ?